Au coup de sifflet final du sommet de samedi dernier entre l’Espérance et l’Etoile, les «Sang et Or» avaient mille fois raison de chanter et de danser pendant de longues minutes d’un bonheur total que fans et dirigeants, un certain Hamdi Meddeb en tête, ont partagé avec eux.
C’est que, sur cette arène ruisselant de sueurs, l’Espérance venait de conclure, de la plus brillante des manières, en parcours tout simplement fabuleux. Jugez-en : rien que des victoires durant l’épreuve, c’est-à-dire, tenez-vous bien, zéro défaite, même pas un match nul par-dessus le marché et la meilleure attaque du championnat. Plus, les gars de Bab Souika ont également battu d’autres records aux dépens de leurs concurrents les plus sérieux, avec, à la clé, 4 victoires sur l’Etoile, 3 sur le CA et 4 sur El Makarem de Mahdia. Pour le reste des adversaires, l’EST s’est contentée de… promenades de santé à répétition! Cette extraordinaire mainmise sur la compétition nous amène à conclure qu’il faut bien remonter aux années 70, au temps du long règne sans partage du même club, pour tomber sur un palmarès si éloquent, et sur des chiffres aussi merveilleux.
Les secrets de la réussite
A bien y voir et en se remémorant les différentes étapes du parcours du nouveau champion de Tunisie, on remarque que ce dernier n’a eu recours ni à une baguette magique, ni à la complaisance de l’arbitrage, ni même à la baraka des parquets de jeu. Bien au contraire, ce qu’a fait l’Espérance relève uniquement de la rigueur et de la bonne stratégie. Voilà une équipe constellée de stars, dont le recrutement était ciblé, mûrement réfléchi et au diapason des réels besoins humains et techniques du groupe, ce qui a permis à l’entraîneur et enfant du club, Néjib Ben Thayer, de travailler dans la sérénité, assis qu’il était sur une mine de grands joueurs. Ailleurs, un effectif aussi costaud et riche aurait été dilapidé, mais, à l’EST, la «guerre des étoiles» que beaucoup prévoyaient n’a pas eu lieu. Pourquoi? Parce que le président de la section Kaïs Attia n’est pas né de la dernière pluie. Fort de son charisme, confiant en la justesse de ses convictions et bénéficiant d’une carte blanche que Hamdi Meddeb, on le sait, ne donne pas à n’importe qui, M. Attia a su, tel un bon chef d’orchestre, maîtriser sa troupe et l’orienter à sa guise, en étouffant dans l’œuf toute tentative de rébellion, tout accès d’une folie des grandeurs, ô combien courante dans le cercle vicieux du professionnalisme. Et, ma foi, il faut le faire!
C’est vrai que, parfois, on reprochait à l’équipe au cours de ses sorties de dangereux passages à vide dus au relâchement et à l’excès de facilité. Mais elle finissait toujours par remanger du lion pour achever le match en démonstration!
Par ailleurs, à ce sacre, il faut aussi associer les staffs technique, administratif et médical, ainsi que l’entraîneur des gardiens de but, l’ancienne gloire Slim Zhani qui, grâce à son expérience et ses qualités de meneur d’hommes, a su encadrer et préparer convenablement ses deux poulains Idriss Idrissi et Amine Bédoui qui ont sauvé l’équipe, à maintes reprises, de situations compromises.
Voici la liste des héros de l’EST: Idriss Idrissi, Amine Bédoui, Aymen Hammed, Hamdi Aïssa, Jihed Araar, Bilel Abdelli, Oussama Boughanemi, Elyès Hachicha, Mohamed Ali Bhar, Abdelhak Ben Salah, Anis Mahmoudi, Oussama Jaziri, Tarek Jallouz, Jilani Mani, Jaber Yahiaoui et Chafik Boukadida.
Enfin, tout en tirant notre chapeau pour cette pléiade des champions, il faut rendre hommage à leurs poursuivants immédiats. D’abord, l’Etoile Sportive du Sahel qui a eu le mérite d’être la seule équipe à avoir contesté, jusqu’au bout, le règne «sang et or». Le Club Africain, ensuite, qui aurait pu mieux faire n’eût été le climat malsain et fort pénalisant dans lequel il avait évolué.
M.Z.